Le malheur de l'une fait la joie journalière d'une autre /ou/ Les chaussons de la solitude (08 juillet 2015)
Dans le métro, saisir en une fraction de seconde, dans le regard d'une jeune fille charmante et par ailleurs, très joliment apprêtée, ce grand moment de solitude lorsqu'elle découvre devant vous, en regardant ses pieds, qu'elle est encore en chaussons.
Cette seconde de désarrois complet, que l'on ne souhaite à personne, en appelle autant à ce que l'on est (ou pas), au jugement des autres et à la crainte qu'on en aurait, qu'à la journée qui va en découler.
Vous savez ? Cet instant presqu'imperceptible, terriblement personnel, ce moment si furtif de prise de conscience d'une situation aux conséquences inévitables et que j'ai capté par hasard dans son regard.
J'en ai pleuré de rire, toute aussi seule face à la situation qu'elle ne l'était de son coté, imaginant ce qui lui traversait l'esprit : elle est en fin de parcours, après déjà 1.00 de transports en commun. Elle est attendue ce matin pour une réunion au plus haut niveau avec ses patrons. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle avait porté la plus grande attention à sa mise en plis et en beauté, oubliant manifestement le reste. Sa destination est Porte de Vincennes, là où, même si elle pouvait s'en donner le temps, elle ne trouverait pas de magasin de chaussures. Il est 8.00 !
Un moment d'intimité et de terrifiante fragilité, offert tout autant que capté involontairement. Son regard. Ses chaussons. Son malheur... qui feront la joie de ma journée !
Merci mademoiselle ! Nous avons été quelques uns, avec qui j'ai partagé le sujet, à avoir ri en pensant à vous, au fur et à mesure de la journée, vous imaginant dans de multiples situations professionnelles, de chaussons toujours chaussée !
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