L'art d'accrocher (18 juin 2022)
En observant l’accrochage actuel -et très très … disons … particulier- des œuvres chez Thaddeus Ropac, je me suis dit que la direction était partie ; qu’il ne restait plus que les stagiaires d’été, à qui on avait demandé d’accrocher les œuvres qui restaient dans les placards, en prévision de la période estivale, histoire de ne pas présenter de murs vides ; qu’il ne reste que des œuvres de petites tailles ; et que, comme on ne leur avait donné aucune consigne, ils avaient accroché les œuvres au feeling !
Pour l’accrochage du tableau de la très grande salle sous verrière, je me suis figurée cet échange entre stagiaires (je leur donne des prénoms parisiens) :
Corentine : « Dis Théodule, il reste ce petit tableau … On dirait Françoise Hardy. J’en fais quoi ? »
Théodule : « Ben … tu peux peut-être l’accrocher sur le mur du fond, parce que là je termine les côtés » (Théodule a dispersé quelques tableaux de la même taille sur les murs, tout aussi gigantesques des autres faces de la pièce)
Corentine : « ouais, bonne idée ! » (Le mur est immense) « mais je le place où ? »
Théodule (qui est en seconde année des Beaux-Arts alors que Corentine n’est qu’en première année) : « Ben à hauteur d’yeux ! »
Corentine prend son marteau, son clou, s’avance vers le mur. Vise à peu près. Frappe le clou. Pose l’œuvre. La fait légèrement tourner pour l’aligner avec le niveau du sol. Recule. Recule encore … sourit… et demande à Théodule « t’en penses quoi ? »
Lui : « Hum … moi, je l’aurais placée 3 cm de plus à droite » !!!
Et je m’imagine que les stagiaires ont poursuivi leur improbable travail sur tous les autres murs de la galerie !!
« Tiens celui-là, on va le mettre au fond du couloir »
« Et celui-là, je le vois bien à côté de l’interrupteur ! »
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