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  • La vie… surtout pas rangée, ni à n’ouvrir que d’un coté…

     

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    Il est une chose très courante à Paris ( certainement ailleurs aussi .. mais j’y suis moins !) de ranger les gens dans des cases, qui plus est très rapidement, et de ne surtout plus les en sortir (ni de leur donner la possibilité de le faire).
     
    Le manque de temps, la facilité, le souci de l’efficacité ou du retour sur investissement, le souhait d’aller à l’essentiel poussent à jauger/juger, bien trop vite de mon point de vue, l’autre qui se présente, sans se laisser le temps..
     
    Il en résulte des relations policées, étriquées, anticipées, sans odeur ni saveur. Un truc du genre propre qui ne laisse aucune trace … bien rangé, dont on peut fièrement parler, voire que l’on peut aisément « publier ».
     
    Faut que je vous dise … je regrette ces moments où, accoudés au zinc d’un bar, on se laissait aller a la palabre avec des inconnus et ou on laissait toute sa place a la spontanéité de la rencontre qui qu’elle soit.
     
    Ces moments lors desquels on accueille l’autre sans critère, sans boite dans laquelle le ranger, simplement pour la beauté du moment, parce qu’il est midi ou minuit et qu’a cette heure la, on est là pour sourire, voire même rire (et boire aussi un peu) et que pour le reste, on verra après.
     
    Moi, j’veux du zinc ;
     
    j’veux des rencontres qui n’ont ni queue ni tête (enfin si (!) mais vous m’aurez comprise) ;
     
    j’veux que qq’un réponde à celui qui regarde le « porte -oeufs-durs » posé à coté de la corbeille à pain et qui lance à la cantonade « on a beau dire, jeff koons, il a pas fait que du bien à l’art! » ;
     
    J’veux des filles qui boivent des bières et des hommes qui fument leur cigarette en posant leurs mains sur leurs jambes croisées ;
     
    J’veux de l’accent italien et de la peau ébène ;
     
    J’veux la fourrure de madame Josy, descendue boire sa suze du Dimanche et le hoody de Max, l’apprenti qui fait son stage chez Lulu le plombier du quartier, qui arrive directement de sa soirée ;
     
    J’veux un céleri rémoulade pour la 5 et une bouteille de DomPé bien fraiche pour le jeune couple qui vient d’arriver ;
     
    J’veux celui qui te raconte qu’il a soit-disant connu Pompidou en personne, meme si on sait tous que c’est pas vrai, pourvu qu’il le raconte bien;
     
    J’veux le gars fatigué par la vie, assis a son piano depuis 6 heures et que personne n’écoute, et cet autre qui, aviné, hurle à l’oreille de sa voisine « ca va quand meme faire bizarre un monde sans Drucker »;
     
    J’veux voir la ptite etudiante du 7eme qui entre toujours en saluant poliment le patron et referme le plus doucement possible la porte pour ne pas deranger, discuter avec Gerard, le commercial de chez Ricard, qui vit au 4eme et parle comme si il bossait dans les frigo de Rungis .
     
    J’veux du mouvement, du bruit, des larmes, des étreintes .. bref de la vie… surtout pas rangée, à n’ouvrir que d’un coté…
    et d’la bonne musique, aussi !
     
    Allez … bonne nuit !
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