Parfois, j'aimerai être une vache, tranquille dans son pré, avec ses potes, qui passe son temps à mastiquer, le nez au vent à sentir les pâquerettes, à profiter des oiseaux qui chantent et à regarder des trains passer.
Parce que regarder des trains passer, quand on est une vache, c'est ne pas avoir à se préoccuper de leur destination, du lieu de leur départ, ni du sens même du trajet.
C'est se trouver en bonne position pour observer la course humaine sans en être contribuable.
C'est se ficher du temps et le laisser passer.
C'est se réjouir d'entendre certains trains faire moins de bruit, ou d'en voir d'autres aller moins vite ou ralentir.
C'est s'amuser de quelques voyageurs qui vous sourient ou vous saluent.
C'est agrémenter de manière furtive la vue des passagers.
C'est être soi-même, toujours dans la même robe, quelle que soit votre humeur ou votre gueule du matin, sans se préoccuper de leur avis.
C'est être là sans que cela ne porte à conséquence, ni ne vous implique.
C'est se savoir présente et pourtant se sentir détachée.
C'est avoir les pieds sur terre ... juste posée.
Alors... j'ai bien conscience du fait que c'est aussi beaucoup flatuler !
Mais bon ... aujourd'hui, de retour à Paris, je me voyais bien "vache qui mastique à la cool pour produire son lait", plutôt que "devant un ordinateur à tenter de gagner mon beurre" !