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Miscellanées de CdlS - Page 4

  • Déclarer sa flamme

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    Il lui avait donné RDV dans le lobby de l’hôtel à trois heures et il était un peu en avance. Nerveux. Il faut dire que Donna Difonzo était une femme aussi charismatique qu’exigeante. Son gout raffiné, ses toilettes soignées, son port de tête, sa longue silhouette gracieuse et son sourire maitrisé faisaient d’elle l'une des femmes les plus élégantes de la ville de Possidente.

    Sa famille s’illustrait parmi les plus grands producteurs d’huile d’olive du pays et elle avait su reprendre la direction de l’entreprise, après la mort de son père, en affirmant une droiture qui faisait encore référence dans ce milieu masculin.
    Les regards se retournaient sur son passage, subtilement marqué d’un parfum entêtant qui lui succédait.

    Elle était veuve depuis 15 ans. Ils entretenaient une relation amicale sincère et profonde, nourrie d’une passion pour la chasse aux papillons qu’ils partageaient et qui les avait réunis lors d’une expédition en Namibie. C’est à cette occasion qu’ils s’étaient rencontrés.

    Depuis, ils se retrouvaient tous les mois pour prendre le thé et échanger sur leurs découvertes culturelles respectives. Au-delà des papillons, elle appréciait l’art asiatique et l’opéra n’avait aucun secret pour lui. Ils passaient ces après-midis à palabrer et à se confier avec sensibilité sur les transports que leur conféraient ces loisirs.

    Cet après-midi, il avait décidé de lui exprimer enfin les sentiments amoureux qu’il développait pour elle depuis longtemps. Il avait choisi le salon de thé de l’hôtel Grande Albergo, dont ils appréciaient tous deux le raffinement, pour se déclarer.

    Et pour marquer le moment, il s’était coiffé du couvre-chef qu’il portait lors de leur première rencontre. Une attention qu’elle remarquerait et qui lui porterait chance. Dans sa tête, il répétait chacun des mots qu’il comptait lui adresser avec une douceur emprunte de timidité…

    De loin, il entendit le bruit de ses talons… son cœur battait !

     

     

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  • Le jour où Benvolio allait terrasser Don Pepino

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    Benvolio avait attendu ce moment toute sa vie.

    Le téléphone avait sonné. Il s’était tranquillement dirigé vers l’appareil pour décrocher. D’une voix apaisée, il avait accueilli la voix de Josefina, l’assistante de Riccardo. Elle lui annonçait, sans surprise pour lui, que Don Pepino était arrivé à Naples et qu’il l’attendait.

    Benvolio avait souri en raccrochant. L’histoire tournait enfin en sa faveur.

    Il allait pouvoir se venger.

    Avant de se rendre dans le bureau situé au second étage de la trattoria dans laquelle Don Pepino avait coutume de recevoir, il s’était assis dans le canapé. Avait longuement répété la scène. Il précipiterait Don Pepino par la fenêtre au moment où celui-ci s’empresserait de l’ouvrir pour aérer la pièce.
    Tout le monde savait qu’il devrait présenter ses pieds à Don Pepino.

    En 1923, Federico Marzzoti avait caché une lame dans sa chaussette et l’avait violemment poignardé. Depuis, avant tout mot prononcé, Don Pepino exigeait sans condition de toute personne avec qui il s’entretenait, de remonter son pantalon au niveau des genoux, de se déchausser et de lui présenter ses pieds.

    Ce que Don Pepino ignorait, c’est que Benvolio souffrait d’une mycose pédestre horriblement malodorante, qu’il avait d’ailleurs entretenue depuis des années, au grand dam de Serafina, son épouse aimante, pour parfaire son plan machiavélique.

    Benvolio allait être celui qui terrasserait Don Pepino simplement grâce à l’odeur de ses pieds !!!

     

     

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