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Miscellanées de CdlS - Page 2

  • Arriver en retard après avoir tant attendu ...

     

    23.02.25.Homme.Parapluie.court.Rue.Pave.low.png

     

    PENNY ! RETROUVONS-NOUS A 21.00, DEVANT LA FONTAINE ! VOTRE DÉVOUÉ FINNEGAN

    C’est le message, laissé sur un bout de papier, qu’il lui avait rapidement glissé dans la main en lui souriant, avant que les portes de l’ascenseur ne se referment.

    Des années qu’elle n’osait lui adresser plus qu’un sourire.
    Des années qu’elle frémissait à chaque fois qu’il entrait dans l’ascenseur.

    Son complet gris parfaitement taillé, ses souliers vernis, ses gants de cuir, sa mallette patinée, cette fine moustache surannée, son eau de cologne discrètement dispersée sur ses vêtements. Sa ponctualité, sur laquelle elle s’était finalement calée, au fur et à mesure des années, pour embarquer, jour après jour, dans l’ascenseur au même moment. Et puis, le timbre de sa voix grave avec laquelle il lançait à la cantonade ce sempiternel « bonjour » au moment où il passait les portes ….

    7 ans qu’elle attendait un moment comme celui-ci sans jamais oser !

    Rentrée chez elle, elle avait posé le precieux bout de papier sur son étagère.
    Puis avait posé un disque de jazz sur la platine. S’était préparé un thé et avait fait couler un bain. Elle sortait ses robes du placard, les unes après les autres, essayant chacune avec telle ou telle paire de chaussures. Puis avec chacune de ses vestes, puis avait essayé ses foulards. Puis réessayé les vestes. Puis changé de chaussures. Et finalement opté pour un pantalon.

    Le piano de Count Basie envahissait son appartement. Elle s’était glissée dans le bain et dégustait son thé. Plus rien n’avait d’importance.
    Elle répétait déjà les premiers mots qu’elle lui adresserait, imaginait lui prendre la main et rêvait du baiser qu’il allait surement lui offrir …

    Cela faisait 7 ans qu’elle s’inventait une vie avec lui, persuadée qu’il était celui qu’il lui fallait.
    Alors, elle était confiante. Ce rendez-vous ne pouvait que bien se dérouler. 

    Elle avait ensuite pris le temps de se maquiller, de se parfumer… Son cœur battait. Elle était heureuse.
    Un dernier coup d’œil dans le miroir. Elle enfila son manteau et saisit un parapluie. Il pleuvait.

    Au moment de passer la porte de l’appartement et de la fermer, elle entendit la cloche de l’église sonner…. 10 coups !!!!
    « Juste ciel !! »
    Elle courait, manquant à chaque foulée de glisser sur les pavés mouillés.
    Arrivée à la fontaine, elle trouva la place vide.
    Sous cette pluie battante, il était évident qu’il s’était résigné.

    Mais demain, dans cet ascenseur, comment lui expliquer … ?

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  • Le bain du dimanche matin

    23.02.04.Homme.Baignoire.Low.png

     

    Le bain du dimanche matin : c'était son truc à lui, ça, Charly !

    Il le prenait tôt pour avoir tout le temps d'en profiter.
    Il commençait par fermer la porte à clé, de telle sorte que personne ne s'introduise.
    Puis il ouvrait la fenêtre de la salle de bain, de sorte à entendre les oiseaux chanter à l'extérieur. Leurs chants envahissaient la pièce comme s'ils se produisaient en concert.
    Puis il faisait couler l'eau très chaude en ajoutant différents sels, selon son humeur.
    Il entrait dans la baignoire du pied gauche. Systématiquement. Une fois installé, il dépliait son journal.
    La chaleur de l'eau le replongeait bien souvent dans un sommeil plein de réveries ....


    Il était courant qu'il retrouve son journal en train de flotter, laché alors qu'il s'était assoupi. Mais qu'importe, il venait de traverser les steppes de Mongolie, de skier sur le lac Baikal ou d'arpenter les pentes des andes...


    La plupart du temps, c'était la voix portante de Jeanine qui annonçait à l'ensemble de la maison qu'elle rentrait du marché qui le sortait de ses rêveries ...

    Jeanine, elle aurait pu être poissonnière si elle n'avait pas du élever leurs 7 enfants.


    Quant à lui, il avait toujours fixé des écrous de machines dans le bruit infernal de l'usine GruFlax. Alors, ce bain dominical ....


    Ses mains et pieds étaient frippés. Un léger frisson courait le long de son dos car l'eau s'était refroidie.


    Il était temps d'en sortir pour rentrer à nouveau dans la vie ....

     

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