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Ah ! Les générations d'aujourd'hui ne savent plus faire preuve de bienséance

Je sors le nez de ma peinture… et me rends compte qu’il me manque la bouteille de vin que je dois apporter ce soir. Je lâche mes pinceaux… me passe très rapidement les mains sous l’eau. Décide de ne rien changer à ma tenue, simplement de la dissimuler sous une veste de toile.

Je sors de chez moi et me dirige à pas rapides vers le supermarché.

J’y entre en trombe, me dirige directement vers le rayon vin. Je ne tergiverse pas : celui-ci, je le connais déjà. Allez hop . Adjugé vendu.

Je file toujours sur le même pas à la caisse. Je pose assez violemment, il faut le dire, la bouteille sur le tapis roulant, sors mon porte-monnaie et file à l’extrémité de la caisse.

Au moment même où j'arrête ma course folle, me décidant enfin à considérer un peu mon entourage (et a fortiori, la caissière), je lève les yeux et .. LE vois.

Il était derrière moi, à cette caisse, vêtu d’un superbe costard. Elégant, souriant, bien coiffé avançant d’un pas tranquille. Et à la seconde même où je l’aperçois, je tourne le regard ailleurs.

Paniquée !

Il a dû me voir entrer comme une furie dans l’établissement ou bien me hâter vers la caisse. C’est sûr, il m’a vue poser cette bouteille sans aucune grâce.

Et puis, j’ai les cheveux en pétard et mes mains sont plutôt sales. Je sais que mon visage est rouge, à force de me le frotter pour réfléchir lorsque je peints !

Alors, je le dissimule dans le semblant de col de ma veste. Et je regarde ailleurs ..  même si mon attention n’est fixée que sur lui ! J’ai l’air d’une gamine dans un tel accoutrement.

Je me demande si lui même n’est pas en train d’éviter mon regard.

Il est 17h00. Si toutefois il me prête attention, il va sûrement se demander ce que je peux bien faire dans un supermarché, ainsi attifée, le visage rouge, achetant du vin, en plein milieu de la journée ! Si encore j’avais été en tenue de boulot … mais là !

Ce n’est pas la première fois que nous nous rencontrons (en tous cas dans ce supermarché).

Un homme comme lui, cela ne s’oublie que difficilement. La toute première fois que je l'avais aperçu ressemblait à ce que l'on peut appeler un coup de foudre, je crois ! Je n'avais pas vraiment sù dissimuler mon élan. Ce qui avait amusé Daugy & Marie, présents ce jour là, d'ailleurs. Je n'avais cessé de l'observer dans les rayons.. J’ai même mémoire de son ami, qui était tout aussi charmant que lui, mais dans un autre style ! 

La caissière me sert maintenant du « Tenez madame.. Vous voulez un sac, Madame.. Ca vous fera x francs, Madame.. Votre monnaie, Madame.. »  Et moi, le seul son que je parviens à sortir est un vague « meeeuurci » , sorti d’outre-tombe (il faut dire que cela fait probablement 72 heures que je n’ai pas vraiment parlé à quiconque !) Question féminité, je ne pouvais pas mieux faire !

Je n’ai qu’une hâte : quitter ce lieu au plus vite ..

Le temps s’est arrêté. J’ai l’impression que tout cela dure des plombes.. Et j’en suis de plus en plus gênée !

Il a les yeux tournés. J’en profite pour l’observer !

Voilà, la caissière me rend le ticket et me tend le sac. Je l’empoigne et sors en lançant derrière moi un « Bonne soirée à vous » qui pourrait avoir été prononcé par Macha Beranger un soir, très très tard, après qu'elle ait fumé 10 paquets de cigarettes.. 

Une fois sortie du supermarché, je me retourne enfin, plus calme. Je l’observe au travers de la vitre. Il est absolument charmant. J’espère à la fois qu’il se retourne mais en même temps qu’il ne le fasse surtout pas !

Je monte qqes marches .. le supermarché est dans mon dos. Hors de vue.. mes pas sont maintenant bien plus lents qu’à mon arrivée. Je me trouve ridicule. Parfaitement crétine. 

Et sur le chemin du retour, je me persuade qu’il ne peut qu'être Gay. Que l’ami avec qui je l’avais vu n’est autre que son compagnon et que, de toutes façons, je ne suis pas son type.

Cela dit, habillée comme je le suis aujourd’hui et me comportant de la sorte, il est fort à parier que je ne suis le type de personne !

Chemin faisant, je suis de plus en plus agacée d’entendre la petite voix de ma grand-mère me rappelant qu’ « Il faut toujours s’apprêter lorsque l’on sort de chez soi . Question de bienséance. Et puis, on ne sait jamais ! »

Alors…

Bonne-Maman...  Vous à qui je n’ai jamais fait plus de fleurs que vous ne m’en avez fait..

Cette histoire est pour vous ..

Et qui sait ??  peut-être, un jour vous en raconterais-je une suite ! Celle de votre digne petite-fille, qui, élégament vétue, aura eu le courage d'adresser la parole à celui qu'elle aura de nouveau rencontré dans ce supermarché !

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