Saisir à la hate son sac, dévaler les escaliers, courir jusque dans le métro, entrer dans la rame bondée, se coller au voisin qui est tout aussi collant, respirer une fois sur deux, fermer les yeux, tenter de se concentrer sur les prochaines étapes, ne surtout pas consulter l’heure, anticiper le trajet à effectuer dans la gare pour l’optimiser, trouver que le metro se traine, trouver que son voisin schmouk gravement, trouver qu’il est trop prés de soi, aussi, garder les yeux fermés, se concentrer, toujours..
Se demander ce qu’on a bien pu mettre dans ce fichu sac pour qu’il soit si lourd (on est en été/canicule, tout de même.. 3 culottes et 2 tee-shirts, ce devrait suffire, non ? - en plus d’une brosse a dents, bien évidemment !!!). Douter .. tenter de refaire la liste de son contenu, ne plus s’en rappeler, s’en vouloir de l’avoir fait aussi vite ..
Sortir de la rame en trombe, accélérer le pas sur le quai, consulter l’heure, percuter, regretter d’avoir regardé... en fait si .. alors.. démarrer en course, arpenter les escalators 4 à 4, arriver dans le hall comme une dératée, passer devant le panneau d’affichage sans s’arrêter, bousculer certains sur son passage, ne pas pouvoir s’en excuser, n’y même pas penser...
accélérer encore, fixer le train, monter à la premiere porte et là, s’arreter brusquement. Nette.
Rester estomaquée, lacher son sac. Celui-là meme qu’on trouvait trop lourd !
Mettre de longues minutes à retrouver son souffle..
Enfin ...
Se dire qu’on a reussi !!!
..
Sentir le train démarrer .. et subitement.. chercher de part et d’autre la destination du train qui désormais roule ..
S’inquiéter, un peu !
Regretter de toujours s’y prendre au dernier moment.. se dire que ça fait quand même au moins 30 ans qu’on se jure de ne plus faire et constater que ça fait au moins 30 ans qu’on se fait le même coup, à chaque fois !!!!
Entendre la voix du contrôleur :
à son accent, ne plus douter !!!!
Ôamiiens ! Me voilà !
Transpigounante, dégoulirante .. mais me voilà !!!